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Le Parlement européen a adopté la résolution n° (2025/2512 (RSP)) dans laquelle il a condamné l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté par les autorités algériennes le 16 novembre 2024 en raison de ses positions opposées au régime et de ses appels à renforcer la liberté d’expression. Le Parlement a souligné que Sansal avait été détenu dans des conditions violant ses droits fondamentaux, notamment pendant plus d’une semaine, alors que les lieux de sa détention demeuraient inconnus, et qu’il avait été empêché de communiquer avec sa famille et son avocat. Il a également été soumis à un interrogatoire sans la présence d’un avocat, ce qui constitue une violation de son droit à un procès équitable. Les autorités lui ont imputé des accusations liées à la sécurité nationale, sur la base de l’article 87 bis du Code pénal algérien, utilisé fréquemment contre les critiques du gouvernement et les défenseurs des droits de l’homme.
Le Parlement a confirmé que ces pratiques s’inscrivent dans un contexte de détérioration grave de la liberté d’expression en Algérie, où le pays est descendu à la 139e place au niveau mondial dans l’indice de la liberté de la presse pour l’année 2024. Il a également exprimé ses inquiétudes concernant les restrictions imposées aux journalistes, aux militants et aux défenseurs des droits de l’homme, notant qu’au moins 215 personnes sont détenues en Algérie en tant que prisonniers d’opinion. La résolution a insisté sur le fait que ces politiques sont contraires aux engagements internationaux de l’Algérie, y compris la Déclaration universelle des droits de l’homme et les priorités du partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne.
Le Parlement européen a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de Sansal et de tous les détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression, y compris le journaliste Abdelwahed Blama et l’écrivain Mohamed Tadjtid. Il a également demandé aux autorités algériennes de réexaminer les lois répressives limitant les libertés, de garantir l’indépendance du système judiciaire et de protéger la liberté de la presse. Le Parlement a souligné la nécessité de lier toute aide financière future de l’Union européenne à l’Algérie à des progrès tangibles dans le domaine des droits de l’homme et de la liberté d’expression.
Le Parlement a ordonné la traduction de la résolution en arabe et son envoi aux autorités algériennes et à la Commission européenne, insistant sur l’importance de prendre des mesures urgentes pour améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.