La croissance économique nationale devrait reprendre en 2021 grâce au bon comportement de la campagne agricole 2020/2021 et au redressement de la valeur ajoutée non agricole bénéficiant d’un effet de base, a estimé, mardi, Ahmed Zhani, économiste au sein de CDG Capital Insight.
Le Maroc devrait poursuivre sa reprise économique en 2022, corrigée à la baisse de l’effet de base qui doit doper la croissance prévue en 2021, a expliqué M. Zhani, qui animait un webinaire sous le thème « perspectives post-covid19 des équilibres macro-économiques et évolutions des compartiments taux ».
Ainsi, un léger recul de la croissance est attendu en 2022 sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne de 75 millions de quintaux et une légère consolidation de la reprise non agricole, a relevé l’économiste.
Toutefois, « à l’image de la crise de 2008, la croissance non agricole devrait se redresser progressivement en attendant le retour à une situation d’équilibre sur le marché de l’emploi et la reprise des crédits aux ménages », a soutenu M. Zhani.
Et d’anticiper un fort rebond des contreparties de la croissance en 2021 sous l’effet de base conjugué au redressement des sources de financement de la demande des ménages, le programme ambitieux d’investissement de l’État et le redressement de la demande étrangère.
Ce retour à la croissance sera sans impact significatif sur l’inflation en 2021 et 2022 malgré la hausse prévue des prix des matières premières et énergétiques, a-t-il indiqué, faisant état d’une demande des ménages affaiblie par la crise sanitaire et d’une amélioration de l’offre agricole suite aux résultats de la campagne agricole 2020/2021.
En outre, l’économiste table sur un rebond du déficit commercial courant cette année, en résultat d’un retour de la demande nationale et internationale et un renchérissement des prix des matières premières et énergétiques et de la faiblesse des recettes touristiques. L’année 2022 devrait connaître la poursuite du creusement du déficit commercial conjuguée à une reprise des recettes touristiques, ce qui devrait atténuer le déficit du compte courant, a-t-il relevé.
En matière des finances publiques, l’équilibre budgétaire s’affiche toujours difficile à atteindre face à des dépenses globales toujours en hausse, malgré la légère reprise des recettes fiscales en 2021, a estimé M. Zhani, faisant observer que l’endettement au titre du budget général devrait augmenter à 80% du PIB, en dépit de la légère atténuation du déficit public.
Et de mettre en exergue l’impact significatif de la saisonnalité des ressources fiscales sur les besoins mensuels du Trésor public au cours de l’année, rappelant qu’environ 60% des recettes fiscales sont encaissées au terme des quatre trimestres avec une concentration en mois de mars et de décembre.
Pour ce qui est de la situation du Trésor et du marché des bons de trésor, les levées resteront importantes mais sans impacts significatifs sur la courbe des taux sous l’hypothèse d’un cadre monétaire stable, a-t-il anticipé.
Ce webinaire fait partie du cycle « Saison de publication des résultats : Bilan et opportunités d’investissement », organisé par la Bourse de Casablanca et l’Association professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB).