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Cuir: Il est temps de faire peau neuve !

Savoir-faire millénaire, le métier du cuir depuis la tannerie jusqu’à la fabrication d’articles de maroquinerie est, certes, une fierté pour le Maroc. Cet art ancestral est appelé, à l’heure actuelle, à se réinventer encore davantage et à se réadapter à la demande à la fois locale et mondiale. La crise sanitaire, bien qu’elle ait chamboulé férocement cette industrie, offre d’innombrables opportunités à ce joyau de l’économie nationale.

En effet, l’industrie marocaine du cuir couvre des activités aussi bien diversifiées que prometteuses. Elle est constituée d’une branche tannerie de base exportatrice en partie, mais travaillant surtout pour les besoins du marché local, une branche maroquinerie et vêtements en cuir, ainsi qu’une filière chaussure orientée presque exclusivement vers l’export.

La montée en gamme de l’offre, l’innovation et la créativité constituent, entre autres, des piliers sur lesquels repose la stratégie actuelle et future du secteur du cuir. Celui-ci offre, en particulier, un fort potentiel à l’export pour l’industrie marocaine.

Toutefois, le secteur n’a pas échappé aux impacts de la crise sanitaire liée à la propagation du Coronavirus. Il a dû faire face à plusieurs difficultés pour ne citer que la baisse des commandes, le ralentissement des exportations ou encore les nouvelles contraintes de commercialisation.

Meriem El Jaouhari, gérante d’une maroquinerie à Casablanca, indique que cette crise sanitaire a impacté de plein fouet le secteur de la maroquinerie et cuir. Dans une déclaration à la MAP, elle dévoile les principaux problèmes auxquels son unité a fait face depuis le déclenchement de la crise sanitaire, énumérant le manque et la cherté de la matière première (tous ce qui est accessoire et zip), l’insolvabilité des clients en B to B et la baisse du pouvoir d’achat.

Il s’agit aussi des obstacles à l’export dus principalement à l’indisponibilité du transport routier et l’augmentation des prix du transport, hormis des activités de vente en ligne et une livraison partout dans le monde qui auraient limité la casse, constate-t-elle.

A vrai dire, la crise a affecté particulièrement le secteur, notamment dans le volet export, qui représente environ 60% de la production totale du secteur. A fin janvier 2021, le repli des exportations du compartiment textile et cuir était de 16,2%. A elle seule la baisse des chaussures s’est établie à 32,1% au cours du premier mois de l’année en cours.

Mais de l’avis du Directeur général par intérim de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), Hicham Boudraa, le secteur est aujourd’hui devant une opportunité de redorer son blason, et ce malgré les difficultés rencontrées suite à la crise de Covid-19. Ce secteur stratégique pour le Royaume, devra, a-t-il dit, relever un défi majeur : se réinventer.

D’abord en tirant profit des perturbations globales des chaînes d’approvisionnements à l’international qui pourraient lui accorder un avantage compétitif certain notamment sur les marchés européens friands de ce genre de produits, a expliqué M. Boudraa dans une interview.

Ensuite, en se déliant justement d’une production trop axée sur ses marchés traditionnels et en pariant sur une diversification de ses marchés à l’export et l’attrait auprès de nouveaux donneurs d’ordre. Le Maroc est plus que jamais tenu de connaître les besoins d’autres marchés émergents et d’adapter ses outils de production à ces marchés potentiels. Il s’agit notamment du marché africain, asiatique ou même scandinave, a-t-il ajouté.

Enfin, en améliorant l’amont du secteur qui représente un facteur-clé pour l’amélioration de la compétitivité de l’ensemble de la filière.

Pour ce faire, un nécessaire passage par une formation adaptée aux besoins du marché, une modernisation des process et un réel travail d’innovation devra se faire afin que le Maroc puisse, dans un avenir très proche, se positionner comme pays exportateur de produits finis de haute qualité.

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