Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réitéré, mercredi à Genève, le souci du Maroc de lutter contre les diverses formes de discrimination raciale et d’inscrire les valeurs d’égalité et de pluralisme culturel dans le texte juridique et la réalité sociale.
Dans une intervention devant la 111è session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, à l’occasion de l’examen combiné du 19è au 21è rapports périodiques relatifs à la mise en œuvre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, M. Ouahbi a relevé que la Constitution marocaine de 2011 a consacré le mélange harmonieux des affluents de l’identité nationale et des valeurs universelles, de même qu’elle a reconnu la diversité culturelle et linguistique comme une réalité sociale.
La Constitution, a-t-il ajouté, a établi le cadre de référence relatif à l’interdiction et la lutte contre toutes les formes de discrimination, la reconnaissance de l’égalité entre les citoyens marocains et les résidents étrangers, ainsi qu’à l’élargissement des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Mettant en avant la position du Royaume, en tant que forum pour les échanges interculturels africains, orientaux et méditerranéens, et patrie pour les valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance, de dialogue et de compréhension mutuelle, M. Ouahbi a relevé que ce privilège a été établi à la faveur de la profonde position historique et centrale de l’institution de “la Commanderie des croyants” dans ses dimensions symbolique, spirituelle et fonctionnelle, en tant que garant et pilier fondamental pour la protection des droits et libertés garanties par la Constitution et les obligations internationales.
A cet effet, le ministre a souligné le statut particulier de la composante hébraïque et la liberté avec laquelle les chrétiens pratiquent leur religion, y voyant un modèle de coexistence et d’échange interculturel entre les différentes composantes de la société marocaine et une preuve tangible de l’orientation générale de l’État en matière de garantie de la liberté de culte sur la base des valeurs de la tolérance, de la coexistence et du dialogue.
Au volet culturel, M. Ouahbi a relevé que le Royaume a adopté une nouvelle politique culturelle intégrée portant, notamment, sur la valorisation du capital culturel national matériel et immatériel, la réhabilitation des biens culturels publics dans un souci de proximité et d’accessibilité, la création de projets culturels structurés et la promotion de la production culturelle plurielle.
A cet égard, il a été procédé à l’adoption et à la mise en œuvre de la loi organique fixant les étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les différents secteurs prioritaires de la vie publique, a souligné le ministre, notant que la décision royale d’instituer le Nouvel An amazigh comme fête nationale officielle au Maroc est une initiative de qualité reflétant l’attention profonde que porte le pays à ce chantier national.
Et de préciser que conformément à cette volonté, des mécanismes permanents de gouvernance ont été créés pour suivre et accompagner la mise en œuvre d’un plan intégré visant à instituer le caractère officiel de la langue amazighe, dans les domaines de l’éducation, de la législation et de la réglementation, du travail parlementaire, des litiges, des médias et de la communication, ainsi que dans divers domaines de la créativité culturelle et artistique, et de l’utilisation de la langue amazighe dans la vie publique.
Le Royaume a également accordé une grande attention à la préservation et à la valorisation de la culture et du patrimoine hassani, à travers le lancement de projets qualitatifs, dans le cadre de la mise en œuvre du modèle de développement spécifique aux provinces du Sud.
Sur ce point, M. Ouahbi a évoqué l’organisation de festivals culturels, le soutien aux projets et associations culturels et aux activités du Centre des études et de recherches hassanies.
Dans le même ordre d’idées, le ministre a passé en revue les efforts de préservation, valorisation et protection de l’affluent hébraïque du patrimoine culturel marocain, à travers la mise en œuvre de projets de restauration et de réhabilitation d’un certain nombre de quartiers et d’espaces juifs marocains, l’intégration de la culture et de l’histoire juives marocaines dans les programmes d’enseignement dès les premiers niveaux de l’éducation, la création de centres de mémoire et de musées de culture juive, outre la mise en œuvre de programmes de valorisation du patrimoine culturel immatériel juif dans l’industrie de l’artisanat.
Les membres de la délégation marocaine ont interagi avec diverses questions et observations des membres du comité onusien, en présence de l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, et du Secrétaire général de la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH), Abdelkarim Boujradi.
Ils ont également mis en lumière les efforts et les politiques multisectorielles du Royaume visant à lutter contre diverses formes de discrimination raciale, en particulier dans des secteurs vitaux tels que le système judiciaire, la sécurité nationale, l’éducation, l’immigration et les médias.
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