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Au Salon du cheval d’El Jadida, le fusil artisanal fait mouche

 Au Maroc, la fabrication de manière artisanale des fusils (Moukahlas) remonte à une ancienne époque, étant un outil essentiel dans les batailles d’antan, et plus pacifiquement dans les spectacles de la Toubrida (Fantasia) et parfois même dans les fêtes de mariage et autres célébrations.

En considération donc de son importance dans le patrimoine marocain, les organisateurs de la 14ème édition du Salon du cheval d’El Jadida (17-22 octobre) ont aménagé un stand dans le village d’artisanat où sont exposés tous les modèles de fusils de fabrication artisanale.

Sur ce sujet, Abdellah Namir, président de l’Association des cavaliers de la Tbourida est intarissable. Il indique, dans une déclaration à la MAP, qu’il a appris le métier grâce à son père, rappelant les multiples usages de cette arme dans les batailles livrés contre le colonisateur.

Il fait remarquer que les pièces nécessaires pour la fabrication artisanale du fusil de la Toubrida sont aujourd’hui produites localement, contrairement à une époque révolue où les artisans armuriers étaient obligés d’importer de France le fût du fusil, précisant que les bois utilisés sont le noyer et le hêtre.

Tout en assurant que leur fabrication s’est beaucoup développée dans le pays, avec aujourd’hui des fusils de la Tbourida sans risque pour le cavalier et sa monture, il a fait état de l’existence de centres de formation professionnelle qui contribuent à la formation d’artisans armuriers, et ainsi préparer la relève.

Concernant le prix du fusil, notre interlocuteur révèle qu’il est de l’ordre de 2.000 à 3.000 dirhams et peut grimper jusqu’à 10.000, voire 20.000 dirhams si l’arme est ornée d’argent.

Et d’annoncer, prouesse artisanale, qu’il travaille actuellement sur la fabrication d’un fusil de 120 kilogrammes et long de 10 mètres, destiné à être exposé.

Toujours sur le registre de la fabrication artisanale des fusils, Sidi Ali Maâlinine, de la Fondation Almouggar à Tan-Tan, relève que chaque région du Royaume dispose de son modèle selon les pièces utilisées et la technique appliquée.

Dans une déclaration à la MAP, il souligne que sa participation à cette 14ème édition du Salon du cheval d’El Jadida s’inscrit dans le cadre de la présentation et la promotion du patrimoine immatériel lié à la course des dromadaires et à la Tbourida, indiquant que le stand réservé à la région de Guelmim-Oued Noun donne à voir une multitude d’outils d’usage ancien communément utilisés par les populations au Sahara Marocain.

Parmi les objets exposés, il fait état d’un fusil à double canon de fabrication anglaise, reçu en héritage, qui a été fabriqué en 1803 et est toujours en bon état, assurant qu’il n’est pas prêt de s’en séparer malgré les offres alléchantes comme cet amateur d’antiquités qui lui a offert en contrepartie la coquette somme de 120.000 dirhams.

Il tient, enfin, à préciser que les artisans armuriers au Sahara Marocain utilisent le bois des arbres de la région connu pour sa solidité et sa résistance, outre des ornements en cuir, en argent et en cuivre.

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