Les défis inhérents à la stabilité financière, aux politiques monétaires et à la dynamique de l’inflation, ont été au centre de débats, mercredi, à l’occasion du “Marrakech Economic Festival” qui se tient dans la Cité ocre, en marge des Assemblées annuelles de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI).
Les participants à cet événement de quatre jours, organisé par Policy Center for the New South et le Comité pour réinventer Bretton Woods (RBWC), ont abordé moult thématiques portant sur les défis auxquels fait face le monde à l’heure actuelle notamment, le ralentissement économique, la nécessité d’adopter des réformes liées au système monétaire international, et le rôle des banques centrales et des régulateurs financiers dans la promotion efficace d’un système financier mondial stable et résilient.
Ce conclave qui réunit une constellation d’experts, de gouverneurs de banques centrales et d’universitaires, se veut également une plateforme pour engager des discussions autour des défis de l’économie mondiale ainsi que des vulnérabilités et risques qui menacent le système financier mondial dans un monde beaucoup plus fragmenté.
Intervenant à cette occasion, Marc Uzan, directeur-exécutif du Comité pour réinventer Bretton Woods (RBWC), a indiqué que cet évènement vise la mobilisation de plusieurs acteurs représentant les banques centrales, les ministères de finances et le secteur privé pour apporter des points de vue aussi riches que diversifiés et accompagner les discussions en marge des Assemblées annuelles de la BM et du FMI.
Il s’agit également de donner des perspectives sur les pays du Sud et ce dans un contexte qui est “malheureusement confronté à des mutations liées au changement de plusieurs paradigmes macroéconomiques”, a-t-il enchaîné.
Le monde, estime-t-il, est en train de passer à un nouveau modèle macroéconomique marqué par des taux d’intérêt élevés et d’une forte inflation aussi bien pour les pays émergents que pour les pays développés, ce qui engendre des enjeux majeurs pour l’économie mondiale et sa gouvernance globale.
Quant à Michelle Bowman, une des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine (Fed), elle a relevé que la situation macroéconomique récente a mis les banques centrales devant des défis à la fois en matière de politique monétaire ainsi que de stabilité financière.
Dans de nombreuses économies, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, associées à une forte demande, alors que les économies sortaient des restrictions liées à la pandémie, ont agi comme des catalyseurs poussant l’inflation à des niveaux très élevés, commente Mme Bowman.
Face à ce constat, de nombreuses banques centrales ont resserré leurs politiques monétaires dans le but de mieux équilibrer l’offre et la demande et de ramener l’inflation à leurs objectifs, a-t-elle expliqué.
Mme Bowman a également passé en revue plusieurs préoccupations qui concernent le secteur bancaire et les institutions financières non bancaires, la baisse potentielle de la valeur des propriétés immobilières commerciales et la dégradation qui en résulterait en termes de prêts sur certains marchés.
“Une politique monétaire efficace et une économie saine, demeurent tributaires d’un système financier stable et résilient”, a-t-elle estimé.
Pour sa part, Roberto Cardarelli, Chef de mission du FMI au Maroc, a souligné l’importance du capital humain en matière de développement économique et de la création de valeur.
Il a, par ailleurs, considéré que les Accords de libre-échange (ALE) jouent un rôle de premier plan dans la relance économique des pays, évoquant à titre d’exemple les ALE liant le Maroc à plus d’une cinquantaine de pays.
M. Cardarelli a également souligné le rôle que joue la diaspora dans le développement socio-économique des pays d’origine, à la faveur de l’expertise et de l’expérience qu’elle pourrait apporter à la promotion de la mère-patrie.
Même son de cloche chez l’analyste Abdelaaziz Ait Ali du Policy Center for the New South, qui a mis l’accent sur la forte contribution de la diaspora marocaine dans le développement de l’économie nationale, rappelant que le Nouveau Modèle de Développement (NMD) a accordé une attention toute particulière à cette frange de la société.
Il a également noté que le Maroc, fort de ses potentialités humaines et structurelles, dispose d’une stratégie claire en termes notamment de capacité et d’attraction des investissements étrangers.
Le Policy Center for the New South, rappelle-t-on, est un groupe de réflexion marocain ayant pour objectifs de contribuer à l’amélioration des politiques publiques économiques et sociales en particulier en Afrique et dans les pays du Sud en général.
Le Policy Center for the New South contribue également au dialogue intergénérationnel et à l’émergence des dirigeants de demain.
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