Quatre jours seulement après avoir tourné la page des Mondiaux de Budapest où elles ont étincelé, les fusées du sprint déboulent au meeting de Ligue de diamant de Zurich (Suisse) jeudi, Sha’Carri Richardson et Noah Lyles en tête.
Ses premiers pas y ont été différés de deux ans, entre suspension pour un contrôle positif au cannabis et méforme, mentale et sportive, mais il a suffi à Sha’Carri Richardson d’un seul grand rendez-vous pour se faire une place de choix sur la scène internationale.
En une semaine, l’Américaine de 23 ans est devenue la nouvelle reine du 100 m, avec le chrono le plus rapide de l’histoire en finale mondiale (10.65), a enchaîné avec le bronze du 200 m, et conclu avec l’or partagé avec le 4×100 m féminin.
Sa personnalité haute en couleurs, avec ses looks travaillés jusqu’au bout des ongles et des cils, sa parole qui détonne et son histoire personnelle tourmentée, fait l’effet d’un coup de fouet pour le sprint américain comme pour l’athlé mondial.
A Zurich, la petite bombe texane remet déjà les gaz dans le prestigieux stade du Letzigrund, annoncé à guichets fermés. Si Shelly-Ann Fraser-Pryce et Marie-Josée Ta Lou font partie de celles qui ont renoncé, la Jamaïcaine Elaine Thompson-Herah, double championne olympique en titre des 100 m et 200 m mais qui traverse une mauvaise saison, est au rendez-vous.
Mieux encore que Richardson, Noah Lyles a lui signé un retentissant triplé dans la capitale hongroise: le premier doublé 100 m-200 m depuis l’étoile jamaïcaine Usain Bolt en 2015, assorti de l’or avec le 4×100 m masculin.
« Je suis vraiment heureux. Trois médailles d’or, c’est plus que ce que je pouvais demander, en relais on ne sait jamais, c’est une bénédiction », apprécie-t-il.
Lyles courra le 200 m, sa distance fétiche, sur la piste suisse. Sans doute aiguillonné par son jeune compatriote Erriyon Knighton, médaillé d’argent à Budapest. Pas par le jeune Botswanais Letsile Tebogo, finalement absent.
L’Américain de 26 ans n’a plus été battu sur le demi-tour de piste depuis plus de deux ans, en finale olympique à Tokyo.
Sacrée championne du monde du 200 m pour la deuxième année d’affilée, en se rapprochant plus près encore du record du monde controversé de « Flo-Jo » qui date de 35 ans, cette fois à sept centièmes (21.41 contre 21.34), Shericka Jackson assure qu’enchaîner n’est pas un problème pour elle.
« C’est vraiment facile pour moi. Ce n’est pas la première fois que je double (100 m et 200 m en grands championnats), mon corps est habitué. Et j’ai rempli mes objectifs de la saison. C’est davantage une question de mental, et c’est quelque chose que je prends au sérieux », explique-t-elle.
La Jamaïcaine de 29 ans ne promet rien de supersonique pour autant. « J’espère faire une bonne course, mais je ne pense pas que ça va être super rapide », estime-t-elle.
Autres champions du monde tout frais attendus au Letzigrund, le Norvégien Karsten Warholm sur 400 m haies, l’Italien Gianmarco Tamberi au saut en hauteur, la Vénézuélienne Yulimar Rojas au triple saut ou encore l’Indien Neeraj Chopra au lancer de javelot.
« Mondo » Duplantis risque d’avoir une impression de déjà-vu. Comme lui, l’intégralité du podium de Budapest a rallié Zurich, avec le Philippin Ernest John Obiena, l’Américain Chris Nilsen et l’Australien Kurtis Marschall.
Ajoutez-y deux autres Américains, à la saison certes décevante mais au CV sérieux, KC Lightfoot et Sam Kendricks, et le perchiste phénomène sait qu’il n’y aura pas de place pour le relâchement.
« C’est difficile, si proche de la finale mondiale, mais ça peut être une bonne chose. Il peut y avoir un peu de fatigue mentale, on est un peu ailleurs, mais c’est du sérieux: c’est ce qu’il faut pour se remobiliser », positive le champion suédois, qui a buté dans la capitale hongroise sur une barre hissée à 6,23 m, un centimètre au-dessus de son record du monde.
Aldar: map