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Covid-19: L’ingénierie topographique n’est pas épargnée!

Casablanca, Entre configuration des lieux, calculs géométriques et gestion du territoire, l’ingénieur topographe, ou ce professionnel de la cartographie, a vu indéniablement son métier impacté par cette crise sanitaire, liée à la propagation de la pandémie du Covid-19.

Étroitement liée aux métiers de l’immobilier, du bâtiment et des travaux publics, la profession de l’ingénierie topographique, qui constitue une force de conseil et un référent en matière de foncier, s’est vue à son tour, confrontée à une crise sans précédent, face à laquelle plusieurs mesures ont été prises en vue d’amortir le choc.

Suite à l’arrêt quasi-total de leur activité, l’Ordre national des ingénieurs géomètres topographes (ONIGT) s’est engagé dans l’accompagnement des ingénieurs géomètres topographes (IGTs) en leur apportant des solutions appropriées aux difficultés rencontrées et en collaborant avec les pouvoirs publics, les différents partenaires institutionnels et les acteurs professionnels dans la réflexion et la mise en œuvre des mesures d’urgence.

« La pandémie du Covid-19 a indubitablement impacté la profession de l’ingénierie topographique, intimement liée aux métiers du BTP et par ricochet tous les cabinets d’Ingénieur Géomètre Topographe (IGT) ont connu un arrêt quasi-total de leur activité », a souligné, dans une déclaration à la MAP, Khalid Yousfi, président de l’Ordre national des ingénieurs géomètres topographes (ONIGT).

Il a, à cet effet, relevé que cette crise sanitaire a incité l’ONIGT à réagir rapidement afin de suivre de plus près la situation sur terrain ;

« L’Ordre a mis en place deux comités, en l’occurrence le Comité de veille et de crise (CVC), qui a pour vocation de formuler des réflexions et des propositions de mesures d’urgence et suivre les effets de la pandémie sur la profession ainsi que le Comité des présidents (CDP) avec pour mission d’assurer la coordination des actions de l’Ordre avec les topographes, au niveau des différentes régions du Royaume », a fait savoir M. Yousfi.

Ainsi, a-t-il poursuivi, il a été procédé à la mise en place d’une veille pour suivre au jour le jour l’évolution de la situation de la profession, l’établissement de la situation des factures en cours de paiement et prise de contact direct avec les donneurs d’ordre publics concernés pour activer les règlements et l’établissement de la situation des projets livrés et la demande d’activation de leur réception aux donneurs d’ordre publics.

M. Yousfi, a en outre relevé, qu’il a été aussi question de mettre en ligne le Kit de continuité de l’activité, comprenant toutes les mesures accordées par les autorités gouvernementales, les administrations et les banques, dans le cadre du soutien aux entreprises et aux citoyens depuis l’éclatement de la crise.

Interrogé sur les différentes mesures prises à même de mettre à niveau ce métier mal connu du grand public, M. Yousfi a précisé que l’Ordre s’est focalisé sur trois axes, en l’occurrence, la consolidation des bases de la profession, l’amélioration des conditions de son exercice et également l’amélioration des conditions de l’IGT.

« Portée par une stratégie de communication ambitieuse, cette dynamique se décline aujourd’hui à travers diverses réalisations structurantes portant notamment, sur l’adoption du code des devoirs professionnels dont la finalité vise à encadrer de manière objective l’exercice de la profession et faire en sorte à ce que les pratiques soient les meilleures » a-t-il soutenu.

Il s’agit, également, de mettre en œuvre la plate-forme de gestion du contrat électronique avec QR code, la consolidation et renforcement des partenariats institutionnels avec des organismes importants, notamment le ministère de l’agriculture, le ministère de l’habitat, le Groupe Barid Al Maghrib, outre la normalisation des prestations, par l’adoption de 6 normes techniques avec pour objectif de contribuer davantage au développement de la profession, en réunissant toutes les conditions de transparence et de concurrence loyale.

S’agissant des différents efforts déployés en vue de lutter contre la concurrence déloyale, M. Yousfi a fait observer que les règlements régissant la profession, particulièrement le décret portant code des devoirs professionnels, vont dans le sens de l’obligation d’exiger le contrat de l’IGT et l’utilisation de la signature électronique avec l’insertion du code QR.

Pour sa part, Hassan.D, ingénieur topographe privé à Kénitra, a affirmé que le secteur évolue effectivement en bonne partie grâce aux différentes commandes publiques, mais aussi grâce à la demande privée, notamment celle des promoteurs immobiliers et des particuliers résidant en immeubles.

Il a, dans ce sens, noté que plusieurs mesures ont été entreprises dans le but de renforcer le principe de la concurrence loyale entre les IGTs, lutter contre les signataires et les pratiques illégales du métier et contrôler l’exercice de la profession et le respect de la réglementation en vigueur, dont notamment la création de la plateforme « SIG » pour la gestion des contrats.

Il a, par ailleurs, soulevé que la question de l’actualisation du guide des honoraires de l’IGT demeure essentielle dans le milieu topographique, dans la mesure où « ce chantier de dimension structurante » constitue un outil de travail devant permettre à l’ingénieur du secteur privé d’apporter sa contribution à l’excellence de la profession, tout en exerçant dans des conditions de clarté et de transparence.

Aujourd’hui, l’ONIGT compte 1225 IGT dont 16% de femmes et 692 relèvent du privé. Le secteur compte 680 entreprises et offre 16.500 emplois directs et plus de 30.000 emplois indirects. Soit près de 3 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires par an.

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