Magasins, garages, entrepôts, tentes aménagées pour l’occasion… les « hôtels pour moutons » marquent leur retour à l’approche de l’Aïd Al-Adha et continuent de séduire la majorité des Marocains qui choisissent d’y placer leurs bêtes destinées au sacrifice.
A l’instar d’affûtage de couteaux, de la vente occasionnelle du charbon, du fourrage pour bétail, des braseros et tajines, la collecte des peaux de moutons, le découpage de la viande et autres métiers annexes, ces « hôtels » offrent aux jeunes une opportunité pour générer un revenu supplémentaire, leur permettant de s’offrir quelques petits loisirs.
Ils constituent, en outre, la meilleure solution pour ceux qui habitent des maisons ou appartements étroits, ceux qui cherchent à préserver la propreté de leur logement ou qui trouvent des difficultés à nourrir et entretenir les moutons jusqu’au jour de sacrifice.
« Nous habitons un petit appartement composé d’un salon et deux chambres. Ce n’est pas possible pour nous de garder le mouton jusqu’au jour du sacrifice. Nous le plaçons, donc, chaque année dans un hôtel des moutons et aidons, par la même occasion, ces jeunes qui les gardent, qui sont d’ailleurs nos voisins et auxquels nous faisons confiance », confie à la MAP Adil, 49 ans et père de deux enfants.
Pour sa part, Meriem (35 ans), indique qu’elle a pris l’habitude, depuis 6 ans, de placer son mouton dans un garage aménagé par l’un des voisins pour l’occasion, soulignant qu’elle n’a plus à supporter l’odeur du mouton, ni se soucier du nettoyage des déchets.
Amin, père de famille de trois enfants, souligne à son tour l’importance de ces endroits devenus le premier choix des habitants de son quartier, regrettant, à ce titre, que les enfants n’arrivent plus à profiter davantage de la joie de l’Aïd en passant plus de temps avec le mouton avant le jour du sacrifice, comme c’était le cas auparavant.
Loin des avis des habitants, les prestataires de ce service éphémère ont aussi leur mot à dire. La responsabilité et la crédibilité étant les principales valeurs requises, ce métier reste l’un des plus difficiles à exercer au cours de cette période, contre une contrepartie oscillant entre 20 et 50 dirhams pour la nuitée.
« Hébergement, nourriture, entretien et sécurité des moutons, sont tous offerts dans le cadre de ce métier que j’exerce dans ce quartier, il y a plus de 7 ans, chaque année à l’approche de l’Aïd, pour une contrepartie de 30 DH la nuitée », fait savoir Ali, notant qu’il continue d’exercer ce métier avec un grand plaisir, malgré sa contrepartie comparativement à l’effort fourni.
Offrant le même service quelques mètres plus loin, Mohamed déclare, de son côté, qu’il s’agit d’un métier difficile eu égard à la responsabilité qu’il engage.
Cette année, l’offre nationale globale en animaux destinés à l’Aïd Al-Adha (estimée à 7,8 millions de têtes) est suffisante et couvre largement la demande (5,6 millions de têtes), avait assuré le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, notant qu’à l’échelle nationale, 214.000 unités et fermes d’engraissement préparant les petits ruminants pour l’Aïd ont été enregistrées.
Aussi, la situation sanitaire du cheptel national destiné à l’abattage pour le sacrifice de l’Aïd Al-Adha reste satisfaisante, et le suivi et la surveillance sanitaires sont assurés sur l’ensemble du territoire national par les services vétérinaires de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) en étroite collaboration avec les vétérinaires privés et les autorités locales.
S’agissant de l’appui à la logistique de la commercialisation des animaux, le ministère de l’Agriculture en collaboration avec les autorités régionales et provinciales renforcera les infrastructures à travers l’installation de 34 souks temporaires spécifiquement dédiés à la vente des animaux destinés à l’Aïd dans les différentes régions du Royaume selon le besoin et la demande des provinces.
ALdar : LA MAP