Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a vivement dénoncé mardi la décision des autorités algériennes d’alourdir la peine du journaliste Ihsane El Kadi, y voyant « une gifle pour ceux qui réclament justice au sein du système judiciaire du pays ».
Journaliste et patron de presse algérien, El Kadi, a été condamné, dimanche, en appel à sept ans de prison, dont cinq ans ferme, pour « financement étranger » de son entreprise de presse, selon des médias locaux.
Dans un communiqué, le Comité pour la protection des journalistes basé à New York demande aux autorités algériennes de libérer immédiatement le journaliste et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui.
“Les autorités (algériennes) doivent libérer El Kadi immédiatement et sans condition, abandonner toutes les charges retenues contre lui et veiller à ce que les journalistes puissent travailler sans crainte d’être emprisonnés”, a souligné le coordinateur du programme du CPJ pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Sherif Mansour, cité dans le communiqué.
Incarcéré depuis le 29 décembre dernier, le directeur des sites « Maghreb Emergent » et « Radio M » avait écopé en première instance, de 5 ans de prison, dont trois ans ferme et 700.000 dinars d’amende (1 euro = 147,76 DA).
El Kadi a été placé en détention provisoire fin décembre, initialement, dans le cadre d’une enquête pour « collecte illégale de fonds » et « atteinte à la sûreté de l’Etat », après quatre jours de garde à vue. Le journaliste algérien a été poursuivi, éventuellement, en vertu des articles du code pénal relatifs à la perception de fonds de l’étranger.
L’arrestation d’El Kadi et la mise sous scellés du siège de son groupe de presse ont suscité une vague de solidarité parmi ses collègues et les militants des droits humains en Algérie, en Europe et ailleurs. Pour rappel, une grande vague d’arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains en Algérie où les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être bafoués, violés et délibérément mis à mal.
Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes.
ALdar :LA MAP