Le collectif de défense de l’opposant politique algérien, Karim Tabbou, placé récemment sous contrôle judiciaire, a dénoncé les multiples violations de la loi lors de son arrestation et son placement en garde à vue.
« L’arrestation dont a fait l’objet Tabbou est contraire à la loi, notamment aux dispositions de l’article 50 du code de procédure pénale, étant donné qu’il ne s’agit pas de faits de flagrant délit, le motif de l’arrestation étant une émission de télévision diffusée le 7 mai et l’arrestation a eu lieu 16 jours après », déplorent les avocats de Karim Tabbou, dans un communiqué, relayé par les médias.
Il est également évoqué le fait que « ni sa famille ni ses avocats n’ont été informés du lieu de sa détention, ni du tribunal compétent et de la date à laquelle il a été déféré devant le parquet ».
Selon le collectif, l’ex-détenu d’opinion et figure du mouvement de contestation populaire du Hirak a été arrêté, dans la matinée du 23 mai, à Douera (Alger), par des « hommes en civil » et conduit vers une « caserne » à Dely Brahim, où « il a été interrogé par les services de la sécurité intérieure au sujet de sa participation dans une émission de télévision de la chaîne El Magharibia ».
Par la suite, ajoute la même source, « Tabbou a été informé, vers 20h, de son placement en garde à vue, avant son transfert vers la caserne Antar ».
A cet effet, dans la matinée du 25 mai, l’activiste avait été conduit vers le tribunal de Koléa « sans que ses avocats ou les membres de sa famille ne soient informés, ce qui est une infraction à la loi », précise le collectif, notant qu’il a été sa présenté, par la suite, devant le procureur de la République qui a retenu contre lui quatre chefs d’accusation.
Le procureur a ainsi requis, auprès du juge d’instruction, l’ouverture d’une enquête et le placement de Tabbou sous contrôle judiciaire, en sus d’une « interdiction de participer aux rassemblements politiques, de conférences de presse et sortie du territoire national avec saisie du passeport ».
Tabbou a été interpellé plusieurs fois depuis le début du Hirak en 2019 et incarcéré entre septembre 2019 et juillet 2020. Il a été condamné à une année de prison ferme en mars 2020 et à une année de prison avec sursis en novembre de la même année dans deux affaires distinctes.
Le coordinateur de l’Union démocratique et sociale, parti non agréé par les autorités algériennes, a été interpellé en août 2022 à Ifri (nord) avant d’être relâché. Le 29 avril de la même année, Karim Tabbou a été placé sous contrôle judiciaire par le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), suite une plainte déposée à son encontre par Bouzid Lazhari, alors président du Conseil algérien des droits de l’Homme (CNDH).
Pour rappel, une grande vague d’arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains en Algérie où les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être ignorés, violés et délibérément mis à mal.
Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes.
ALdar : LA MAP