Près d’une centaine de journalistes ont manifesté leur colère, jeudi à Tunis, après la condamnation de leur confrère Khalifa Guesmi à cinq ans de prison.
Répondant à l’appel du Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT) et des organisations de la société civile, les manifestants ont dénoncé le jugement rendu en appel contre le journaliste de la radio privée « Mosaïque FM », Khalifa Guesmi, dans une affaire liée aux « révélations d’informations » sur le démantèlement d’une cellule terroriste.
Le président du SNJT, Yassine Jelassi a déclaré, à cette occasion, que la peine infligée à Guesmi est « injuste », estimant que l’application de loi relative au terrorisme dans les procès intentés contre les journalistes est illégale car ces derniers sont « uniquement soumis au décret-loi n°2011-115 relatif à la liberté de la presse, de l’imprimerie et de l’édition ».
Il s’agit, selon Jelassi, d’un « acharnement contre le secteur des médias » en imposant la politique du fait accompli, évoquant des affaires similaires intentées contre d’autres journalistes.
Un collectif de plus de 40 organisations de la société civile dont la SNJT, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux et I watch a vivement dénoncé le jugement prononcé à l’encontre du journaliste Khalifa Guesmi, estimant que ce procès témoigne d' »une politique systématique de musellement » de la liberté d’expression, de la presse et d’opinion.
Dans une déclaration commune publiée, récemment, en réaction à ce procès, les organisations ont mis en garde contre « l’ampleur des violations judiciaires du texte de la constitution et des pactes internationaux ratifiés par la Tunisie », dénonçant à ce titre « les procès à répétition dressés contre des journalistes sur la base d’un dispositif juridique fort liberticide en un laps de temps court ».
Le collectif estime que la peine infligée au journaliste Guesmi dans le cadre de ce procès est la plus lourde dans l’histoire de la presse tunisienne.
Khelifa Guesmi, a été condamné à cinq ans de prison, en appel, pour avoir diffusé une information sur le démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan (centre de la Tunisie ), sans en révéler la source.
Arrêté en mars dernier et remis par la suite en liberté, en vertu de la loi antiterroriste, le correspondant de la radio privée « Mosaïque FM » à Kairouan avait écopé d’un an de prison en première instance, après avoir refusé de révéler sa source d’information.
ALdar : LAMAP