Amnesty International a appelé à la libération des opposants politiques arrêtés, récemment, dans le cadre d’un large coup de filet sécuritaire sur fond d’accusations « infondées » de complot contre la sûreté de l’Etat.
« Les autorités tunisiennes doivent abandonner une enquête pénale visant au moins 17 personnes, notamment des opposants politiques, sur la base d’accusations infondées de complot et libérer toutes les personnes appréhendées dans le cadre de l’enquête », indique l’organisation internationale dans un récent communiqué.
Et d’ajouter que cette enquête est l’une des attaques les plus ouvertement « hostiles » menées par les autorités contre l’opposition depuis le coup de force du président en 2021.
Figurent parmi les personnes visées des membres de partis d’opposition, des militants politiques, des avocats et le directeur d’une station de radio populaire, connue pour avoir donné une tribune aux critiques visant le pouvoir, fait remarquer la même source.
« Arrêter et incarcérer des opposants sur la base de vagues accusations envoie le message sinistre que personne en Tunisie ne peut librement exprimer ses opinions sans craindre des atteintes aux droits humains, notamment des arrestations et détentions arbitraires », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, citée par le communiqué.
« Les autorités tunisiennes doivent immédiatement libérer toutes les personnes incarcérées si elles ne peuvent produire d’éléments crédibles attestant que des infractions reconnues par le droit international ont été commises, et clore les enquêtes visant ces personnes », a-t-elle souligné.
Les autorités ont arrêté au moins 12 personnes dans le cadre de l’enquête pour complot présumé, précise Amnesty International, notant que leurs incarcérations se sont inscrites dans une vague plus large d’arrestations visant des personnalités publiques depuis le 11 février.
« La police a appréhendé au moins 20 personnes parmi lesquelles des militants des avocats, des juges, des journalistes et des figures politiques accusées de diverses infractions », fait observer l’Organisation.
Et de dénoncer « un climat d’intimidation » pour la magistrature dans le pays eu égard aux déclarations du pouvoir et la révocation « arbitraire » de 57 juges en 2022.
Depuis le coup de force du président Kaïs Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, plusieurs figures politiques font l’objet de poursuites judiciaires dénoncées par l’opposition comme des règlements de comptes politiques.
ALdar : LA MAP