Le sénat italien a définitivement approuvé, jeudi, le décret-loi sur la gestion des flux migratoires, qui prévoit un nouveau code de conduite sur les navires effectuant des opérations de sauvetage en Méditerranée.
Conformément à cette nouvelle loi, le transit et le stationnement de navires dans les eaux territoriales « ne sont garantis que dans le but d’assurer le sauvetage et l’assistance à terre des personnes prises à bord pour protéger leur sécurité ».
Les navires doivent, en outre, prouver l’aptitude technique à la sécurité de la navigation. Une fois l’opération de secours effectuée, les organisations humanitaires doivent très rapidement entamer les procédures pour demander la protection internationale, demander immédiatement aux autorités le port de débarquement et l’atteindre sans délai.
En cas de non-respect de ces règles par les armateurs comme par les commandants des navires, et notamment en cas de transbordement d’un navire à l’autre, des sanctions administratives et financières sont prévues, allant de 10.000 à 50.000 euros, qui peuvent s’accompagner de l’immobilisation et de la séquestration des navires.
Intervenant récemment au parlement, le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a affirmé que le gouvernement n’a « aucune intention de manquer à son devoir d’accueil et de solidarité envers les personnes qui fuient la guerre et les persécutions », mais qu’il n’a pas non plus l’intention de faire marche arrière, réaffirmant le principe selon lequel « personne n’entre illégalement en Italie ».
Selon le responsable, « il est temps de ramener le phénomène migratoire dans un cadre rigoureux de légalité ».
Les passages le long du détroit de Sicile représentent la principale voie d’entrée illégale en Europe par voie maritime, selon des données récentes de FRONTEX, citées par le ministre, qui a également présenté les derniers chiffres de son département.
Au cours de la période du 1er janvier 2021 au 9 novembre 2022, les ONG ont amené, dans le cadre de 91 événements de débarquement, 21.046 migrants sur les côtes italiennes, dont 9.956 en 2021 et 11.090 en 2022, fait-il savoir, évoquant un flux migratoire important qui dépasse la capacité du système national d’accueil, déjà mis à rude épreuve avec l’arrivée de plus de 172.000 Ukrainiens en Italie.
Aldar : LA MAP