L’Afrique du Sud est « un pays qui s’effondre » après plusieurs années de corruption et de politiques inefficaces sous la direction du Congrès national africain (ANC au pouvoir), a indiqué mercredi le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique (DA).
« Au milieu de l’effondrement accéléré des services gouvernementaux nationaux, illustré notamment par la crise de l’électricité persistante, la plupart des citoyens sont profondément préoccupés par la mauvaise voie empruntée par notre pays », a déclaré le chef de la DA, John Steenhuisen.
S’exprimant à la veille de du discours annuel sur l’État de la Nation (SONA), qui sera prononcé par le Président Cyril Ramaphosa, l’opposant a souligné que l’Afrique du Sud perd des milliards de dollars en termes de productivité et des centaines de milliers d’emplois à cause d’une crise provoquée par l’ANC.
« Cette crise qui peut être résolue grâce à des solutions simples, selon les experts et les observateurs, est toujours en cours à cause de l’entêtement idéologique du parti au pouvoir et son réseau de clientélisme et de corruption profondément enraciné », a-t-il déploré.
Par ailleurs, M. Steenhuisen a estimé que le chef de l’État n’a pas répondu aux attentes exprimées par les Sud-Africains suite à son élection il y a cinq ans, qualifiant les délestages électriques imposés dans le pays d’exemple le plus révélateur de l’échec du gouvernement de l’ANC.
Notant qu’il reste très peu d’espoir que les choses vont s’améliorer dans le pays, il a rappelé qu’en 2018, l’Afrique du Sud a éprouvé six jours de délestages électriques, un chiffre qui a augmenté chaque année en passant à 22 jours en 2019, puis à 35 jours en 2020 et à 48 jours en 2021.
« Mais c’est en 2022 que les roues se sont vraiment décrochées et que notre pays a traversé 157 jours déplorables dans l’obscurité », s’est-il lamenté, précisant que 2023 semble déjà se diriger vers un nouveau record.
L’Afrique du Sud est confrontée à une crise énergétique paralysante qui dure depuis plus d’une décennie. Et pour cause, le vieillissement des unités de production d’électricité, tombant en panne de manière récurrente.
En 2022, cette crise a atteint une dimension sans précédent. L’approvisionnement du pays en électricité n’a cessé de se détériorer depuis l’hiver dernier (mai-octobre), « Eskom » ayant décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production.
M. Ramaphosa a souligné récemment que son gouvernement examine sérieusement la possibilité de déclarer l’état de catastrophe nationale pour remédier aux coupures de courant qui se sont aggravées durant les derniers mois.
ALdar : LA MAP
