New York Times : La Chine frappe à la porte du Maroc avec d’énormes investissements… Une passerelle vers l’Europe et un pari sur l’avenir industriel
New York Times : La Chine frappe à la porte du Maroc avec d’énormes investissements… Une passerelle vers l’Europe et un pari sur l’avenir industriel

ALDAR/
Un long reportage publié par le journal américain The New York Times met en lumière les raisons de l’augmentation des investissements chinois au Royaume du Maroc, s’interrogeant sur les motivations profondes de cet engouement sans précédent de la part des géants industriels chinois, prêts à injecter des milliards de dollars dans des projets prometteurs au Maroc.
Selon le rapport, l’arrêt du président chinois Xi Jinping au Maroc – lors de son voyage de retour du sommet du G20 – n’était pas une simple escale protocolaire, mais bien un geste calculé, porteur de messages politiques et économiques clairs. Le principal objectif était d’ancrer la position du Maroc comme partenaire stratégique clé de Pékin en Afrique du Nord.
Pékin considère le Maroc comme bien plus qu’un pays ami ; c’est une plateforme stratégique permettant aux entreprises chinoises de s’étendre vers les marchés européens et africains à la fois, grâce à sa position géographique unique et à ses infrastructures développées qui en font un point de connexion vital entre les continents. À travers les accords de libre-échange liant le Maroc à plusieurs grandes puissances, les produits manufacturés sur son sol peuvent accéder à ces marchés sans obstacles douaniers majeurs.
Au cœur de ce partenariat florissant, les investissements chinois dans le secteur des véhicules électriques et des batteries se présentent comme un axe central de coopération. Le rapport indique que la valeur des investissements chinois dans ce domaine a dépassé les 10 milliards de dollars au cours des deux dernières années. L’entreprise Gotion High-Tech, spécialisée dans les batteries au lithium, figure parmi les principaux acteurs de ce secteur, ayant déjà entamé la construction de grandes usines au Maroc pour répondre à la demande mondiale croissante en véhicules électriques.
Des dizaines d’entreprises chinoises ont ouvert leurs portes dans plusieurs villes marocaines, profitant des incitations gouvernementales, de la main-d’œuvre qualifiée disponible, ainsi que de la stabilité politique qui offre un environnement propice aux capitaux étrangers. Des économistes soulignent que la Chine ne mise pas uniquement sur le présent, mais investit dans un avenir industriel prometteur, faisant du Maroc un acteur central des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Entre les ambitions chinoises visant à redessiner les routes du commerce mondial et la vision marocaine d’asseoir la position du Royaume comme un centre industriel et commercial, le partenariat entre les deux pays tisse des liens stratégiques dépassant les simples chiffres et intérêts économiques, pour établir un nouveau modèle de coopération Sud-Sud, fondé sur la complémentarité et la planification à long terme.