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Dessalement de l’eau de mer au Maroc : un pari stratégique pour faire face à la rareté de l’eau et sécuriser l’avenir hydrique

Dessalement de l’eau de mer au Maroc : un pari stratégique pour faire face à la rareté de l’eau et sécuriser l’avenir hydrique

ALDAR/

Face à l’intensification des défis climatiques et à la diminution continue des ressources en eau traditionnelles, le Maroc s’oriente résolument vers une option stratégique qui n’est plus un choix secondaire mais une nécessité nationale : le dessalement de l’eau de mer, une solution innovante pour répondre aux besoins en eau potable et irriguer les terres agricoles essentielles.

Lors d’un colloque organisé en marge du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM) à Meknès, le 22 avril 2025, plusieurs experts et responsables ont mis en lumière les dimensions économiques, les défis techniques, ainsi que les perspectives d’avenir des projets de dessalement qui connaissent une expansion rapide dans diverses régions du Royaume.

Le dessalement est passé d’une simple technologie alternative à un axe stratégique de la politique de l’eau nationale, comme l’a souligné le discours royal prononcé à l’occasion de la Fête du Trône en juillet dernier. Le Souverain y a insisté sur l’importance de garantir plus de 50 % des besoins en eau potable d’ici 2030, tout en renforçant la sécurité alimentaire à travers l’irrigation de vastes zones agricoles.

Bien que prometteuse, la solution du dessalement demeure coûteuse, tant en termes d’infrastructures que d’exploitation. Cela impose le développement de modèles économiques durables, adaptés aux spécificités régionales et aux besoins du secteur agricole. Il a également été souligné l’importance d’intégrer les énergies renouvelables dans ces projets, afin de réduire l’empreinte environnementale et maîtriser les coûts énergétiques.

La conférence, organisée par le Ministère de l’Agriculture en partenariat avec le Groupe CDG Capital, a réuni des intervenants issus de divers domaines. Mohamed Ouhssain (Ministère de l’Agriculture) a exposé la vision nationale et l’articulation entre la politique de l’eau et le Plan Maroc Vert. Meriam Laraïchi (CDG Capital) a abordé les modèles de financement et les partenariats public-privé, tandis que Ahmed Znibar (OCP Green Water) a présenté un projet ambitieux de production de 600 millions de m³ d’eau utilisant les énergies vertes.

Dans la même optique, Noureddine Kessa (ORMVA Souss-Massa) a partagé l’expérience de la région Souss à travers le projet de dessalement de Chtouka, considéré comme l’un des projets régionaux les plus emblématiques. Les représentants des agriculteurs et des exportateurs ont également témoigné de leurs besoins et des obstacles rencontrés pour accéder à une eau durable à des prix accessibles.

La rencontre a abouti à plusieurs recommandations concrètes, notamment la nécessité de renforcer les partenariats public-privé, d’encourager des modèles de financement innovants, et de mettre en place des politiques régionales souples qui tiennent compte des réalités locales. L’accent a aussi été mis sur le partage des connaissances et des expériences réussies, tout en assurant l’implication des citoyens et des professionnels dans une prise de conscience collective autour de la bonne gestion de l’eau.

Ainsi, le dessalement de l’eau de mer n’est plus une simple technologie, mais un pilier fondamental pour garantir l’avenir hydrique et alimentaire du Maroc, et un domaine porteur d’investissements et d’innovations, en vue de bâtir un Royaume plus résilient face aux changements climatiques et aux défis à venir.

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