Par : Pitsho Molumba*
Rabat, ville qui conjugue le charme du passé et la clarté d’une vision ambitieuse, représente un modèle idéal d’équilibre entre traditions et modernité. Capitale politique et culturelle du Maroc, Rabat allie un patrimoine historique riche à des aspirations contemporaines avec une rare élégance. Ses rues soigneusement ordonnées, ses monuments emblématiques et ses projets de développement audacieux en font une ville exemplaire, admirée dans le monde entier.
L’avenue Mohammed V incarne une modernité maîtrisée, abritant des institutions gouvernementales et des infrastructures adaptées à une gestion efficace du trafic. À quelques pas de là, la Kasbah des Oudayas et la médina racontent un passé vivant, chaque pierre témoignant de la grandeur historique du Maroc.
Le Mausolée Mohammed V est une œuvre architecturale contemporaine, imprégnée des traditions, tandis que la Tour Hassan, vestige du XIIᵉ siècle, illustre l’harmonie entre les époques. Ce mariage entre tradition et modernité ne se limite pas à l’aspect esthétique, mais reflète aussi une gestion urbaine qui répond aux besoins actuels tout en préservant le patrimoine.
Le projet de la Marina Bouregreg en est une illustration vivante, intégrant le fleuve Bouregreg dans la dynamique économique et culturelle de la ville, transformant cet espace en un centre moderne et attractif.
Ce modèle devrait inspirer d’autres villes africaines, notamment Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, qui fait face à d’importants défis en matière d’infrastructures.
Avec une population en pleine croissance, Kinshasa rencontre des difficultés majeures dans la gestion de ses infrastructures et de son organisation urbaine. L’exemple de Rabat démontre qu’un développement équilibré est possible, même dans le contexte des villes africaines.
Rabat s’est concentrée sur le développement d’un réseau routier organisé et d’un transport public efficace, notamment avec le tramway reliant Rabat et Salé. Kinshasa pourrait adopter une approche similaire en modernisant ses axes principaux, en organisant le trafic et en développant des moyens de transport collectif performants.
La réhabilitation du fleuve Bouregreg et sa transformation en un axe économique et récréatif constituent un exemple réussi d’exploitation des ressources naturelles en milieu urbain. Kinshasa, traversée par le majestueux fleuve Congo, possède un potentiel immense pour développer ses infrastructures fluviales, ce qui pourrait contribuer à décongestionner le trafic routier et créer des espaces économiques et culturels le long de ses berges.
Des projets comme des ferries, des quais réaménagés et des zones d’activités économiques pourraient transformer le fleuve en un levier clé pour améliorer la mobilité et le développement.
Rabat a su préserver son histoire tout en la rendant accessible et attrayante, comme en témoignent la médina et la Tour Hassan. Kinshasa, avec son riche patrimoine culturel, mérite également d’être valorisée, qu’il s’agisse de ses bâtiments historiques ou de sa diversité culturelle.
Des quartiers tels que Gombe et le centre-ville pourraient devenir des pôles touristiques et culturels grâce à l’organisation de circuits structurés et à la mise en valeur de sites emblématiques, tels que le Musée national et les monuments coloniaux.
L’ambassadeur du Maroc en République démocratique du Congo a souvent exprimé la volonté du Maroc de partager son expertise avec le Congo, renforçant ainsi un partenariat stratégique entre les deux capitales.
Cette coopération pourrait accélérer la mise en œuvre d’une approche urbaine intégrée et durable à Kinshasa. Rabat prouve qu’un développement équilibré est réalisable dans le contexte africain, et Kinshasa devrait suivre cet exemple pour devenir une ville moderne et exemplaire à l’échelle du continent.
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