L’African SuperComputing Center constitue une infrastructure de pointe de nature à renforcer les liens entre le monde de la Recherche et celui de l’industrie, a souligné vendredi à Benguérir, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, porte parole du Gouvernement, M. Saaïd Amzazi.
Intervenant à la cérémonie d’inauguration du Data Center de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), abritant le plus puissant « SuperCalculateur » d’Afrique, M. Amzazi a souligné que les solutions de calcul intensif qu’offre cette infrastructure peuvent être combinées pour une multitude de cas d’usage dans le monde de l’industrie notamment, en industrie automobile, aéronautique, chimique et cosmétique entre autres.
« Nos universités regorgent des chercheurs qui, avec des moyens comme ce Supercalculateur, peuvent apporter des solutions inédites à nos entreprises », a-t-il poursuivi.
« Avec des initiatives d’une telle envergure, l’UM6P s’engage résolument dans la voie prônée par la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui place la recherche scientifique au service du développement technologique et de l’innovation, afin de promouvoir notre croissance économique », a dit le ministre.
Cette réalisation témoigne de l’effervescence innovatrice de cette université marocaine pionnière dans la recherche, a fait savoir M. Amzazi, estimant que l’Africa SuperComputing Center, doté d’un super calculateur au nom très évocateur de « Toubkal », contribuera sans aucun doute à porter cette université vers les plus hauts sommets de l’écosystème de High Performance Computing régional et continental.
Ce SuperCalculateur marocain, occupant le 26ème rang mondial et de loin le plus puissant du continent africain, à travers ses 71.232 coeurs de processeurs, et sa puissance de calcul de 3.158 PF (TFlops) permettra à l’African SuperComputing Center d’effectuer des calculs complexes et des traitements de données massives en temps réel sur des architectures de pointe, a-t-il expliqué, indiquant que « ce supercalculateur sera en mesure d’offrir une expertise en Modélisation-Simulation-Optimisation, pour accompagner les projets de Recherche de nos universités et de nos industries ».
Le SuperCalculateur (High Performance Computing : HPC), a-t-il poursuivi, pourra en outre venir supporter les technologies les plus pointues, telles que le développement de véhicules autonomes ou encore les techniques de détection du cancer, émettant le voeu de voir ce géant du HPC au Maroc porter rapidement ses fruits, à travers des projets de R&D de qualité, qui contribueront dans la transformation digitale du Royaume.
Pour sa part, le ministre délégué chargé de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, M. Driss Ouaouicha, a salué le choix, l’investissement et la réalisation de ce projet tellement important pour le Maroc, faisant savoir que de mi-mars à mi-juin 2021, plus de 120.000 contenus académiques ont été digitalisés par les deux universités publiques (UM6P et l’Université Cadi Ayyand).
Le ministre a tenu à rappeler que les centres de digitalisation dans les 12 universités, crées en collaboration entre la Fondation OCP et l’UM6P, ont démultiplié les contenus digitalisés d’où, l’importance de la réalisation de ce Data Center.
Ce projet qui vient à point nommé, contribuera à surmonter les défis de stockage, de viabilité et la sécurité et la difficulté d’accès, estimant que ces infrastructures marquent un tournant, à même de permettre au Maroc de se doter de son « cloud souverain » et garder tout les contenus digitalisés sous sa maitrise.
De son côté, le président de l’UM6P, Hicham El Habti, a estimé que depuis une trentaine d’années, le Digital a précipité les innovations, modifié nos modes de vie et ouvert de nouvelles voies de développement, relevant que ce Data Center va élever les capacités d’expérimentation scientifique, et permettre une plus grande maîtrise des données massives collectées.
« Au-delà de l’objectif scientifique, la volonté est avant tout d’apporter des réponses aux industries, aux populations et aux territoires », a-t-il ajouté, relevant que la Big Data représente une source inestimable pour relever tous les défis, dont ceux sanitaires comme la pandémie ou le traitement de maladies, les défis environnementaux dont, le climat et la gestion des ressources, les défis humanitaires en identifiant les zones de vulnérabilité et d’insécurité alimentaire, ou encore, les défis territoriaux en optimisant les réseaux et les transports.