La récente crise sanitaire ouvre une fenêtre d’opportunité pour éliminer les contraintes qui limitent le développement du secteur privé au Maroc, selon la Banque Mondiale (BM).
« À l’avenir, la crise actuelle ouvre une fenêtre d’opportunité pour éliminer les contraintes qui, dans le passé, ont limité le développement d’un secteur privé plus dynamique », ressort-il des résultats d’une enquête menée par la BM auprès de plus de mille entreprises formelles avant et après le début de la pandémie.
Dans le court terme, a précisé la BM, l’utilisation de tout espace politique disponible pour injecter des fonds et des capitaux propres dans le secteur privé est toujours indispensable afin d’éviter que les problèmes de liquidité ne se transforment en une vague d’insolvabilité des entreprises.
Dans une perspective à plus long terme, a poursuivi la même source, le Maroc pourrait stimuler la concurrence et instaurer des conditions équitables pour les nouveaux entrants sur les marchés des biens et services, tout en améliorant son capital humain et ses cadres institutionnels.
En outre, les politiques industrielles appropriées contribueraient à consolider la position du Maroc en tant que destination nearshoring pour les entreprises multinationales et ainsi tirer parti des opportunités stratégiques qui pourraient émerger globalement dans le monde post-pandémie.
L’enquête menée par BM et qui figure dans son rapport de suivi de la situation économique du Maroc « De la riposte d’urgence à la reprise » fournit de nouveaux éléments sur l’impact important et persistant de la pandémie du Covid-19 sur le secteur privé formel.
Parmi ses résultats les plus pertinents, la BM a fait ressortir que 6,1% des entreprises du secteur formel auraient cessé leurs activités et 86,9% signalent une baisse des ventes de 50,4% en moyenne par rapport à leur niveau pré-pandémique.
L’enquête fournit également des informations sur les stratégies d’adaptation des entreprises marocaines, qui incluent une utilisation croissante des lignes de soutien du gouvernement, une réduction du nombre d’heures travaillées (mais moins de licenciements en comparaison avec d’autres pays), l’utilisation de fonds internes pour faire face aux pénuries de trésorerie et un accroissement de l’activité du commerce en ligne.
Présenté jeudi en présence notamment du directeur de la région Maghreb à la BM, Jesko S. Hentschel, le rapport de suivi de la situation économique du Maroc « De la riposte d’urgence à la reprise » expose les dernières tendances de la conjoncture et les effets des politiques économiques.
Ce numéro de décembre 2020 comprend un chapitre sur l’impact de la pandémie sur le secteur privé formel. Il présente les résultats d’une enquête menée auprès de plus de mille entreprises formelles avant et après le début de la pandémie, et aborde également une discussion sur des mesures qui pourraient accélérer la reprise du secteur privé.