La Cour des comptes a recommandé de compléter le cadre juridique relatif à l’identification, la protection et la valorisation du patrimoine culturel en vue d’intégrer sa composante immatérielle, et de veiller à l’adoption d’un programme pluriannuel pour son inventaire.
Dans un rapport au titre de 2021, la Cour relève que l’action culturelle nécessite la mise en place d’une stratégie intégrée afin de garantir son développement et favoriser la convergence et la complémentarité entre les composantes du secteur culturel, caractérisé par la multiplicité des intervenants.
À ce titre, souligne-t-on, l’absence de ce cadre stratégique a causé, entre autres, l’exécution réduite des conventions de partenariat relatives aux infrastructures culturelles (le nombre de projets d’infrastructures culturelles non exécutés est de 35 projets pour un coût estimé à environ 264 MDH, soit 35% du nombre total de projets prévus par les conventions), ainsi que la non opérationnalisation d’infrastructures culturelles, pour un coût estimé de 52 MDH, en raison de l’incapacité de mobiliser les ressources humaines nécessaires.
En outre, la Cour note des insuffisances en matière d’efficacité des mesures entreprises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Cette situation est due, selon l’institution, à l’absence d’un cadre juridique régissant cette composante du patrimoine, la non-mise en place d’un programme pluriannuel pour l’inventorier, ainsi que l’absence d’un système de trésors humains vivants permettant d’identifier les détenteurs du patrimoine culturel immatériel et de garantir sa transmission aux générations futures.
À cet effet, la Cour recommande l’adoption d’une stratégie culturelle intégrée, qui définit la vision, les objectifs et les orientations majeures de l’action culturelle, ainsi que ses axes et domaines stratégiques prioritaires, et de veiller à la mise en place des mécanismes de coordination à même de garantir la convergence des interventions des différents acteurs et la mutualisation des moyens financiers et humains déployés.
D’autre part, l’évaluation de la gestion des monuments et sites historiques (le nombre de ceux classés et inscrits est de 749), a révélé des insuffisances liées principalement à la non-exhaustivité de l’inventaire de ces monuments en l’absence d’une carte archéologique nationale, outre la non-mise en place d’un plan national de leur réhabilitation et sauvegarde, compte tenu des risques potentiels (tels que les problèmes de financement, l’accélération du rythme d’achèvement et le respect par toutes les parties de leurs obligations). De surcroît, poursuit le rapport, les sites et monuments historiques ne sont pas valorisés selon une stratégie globale et intégrée permettant la coordination efficace des interventions des départements ministériels concernés.
À ce titre, la Cour insiste sur l’importance de la réalisation d’un inventaire exhaustif des sites et monuments historiques, et de renseigner l’ensemble des données dans une carte archéologique nationale.
De plus, la Cour préconise l’établissement des guides de conservation et de restauration desdits monuments, tout en veillant à l’adoption des normes en vigueur et l’utilisation des matériaux d’origine dans les opérations de restauration, ainsi que la mise en place d’une stratégie intégrée pour leur valorisation et la généralisation de l’expérience pilote des centres d’interprétation du patrimoine.
Aldar : LA MAP